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Par Yves Levin, délégué du dios de la SSMAD
Bonsoir à tous.
Si je suis bien renseigné, c'est en 1952 que Marcel Légaut fait l'acquisition de cette magnifiquebâtisse. Début d'une grande aventure qui fut d'abord agricole et ensuite patrimoniale et qui dure
depuis 71 ans.
En 1971 l'abbaye a été classée Monument Historique.
En 1990 est crée l'association des Amis de Valcroissant dont le but est l'aide à la réhabilitation
des parties anciennes et l'animation culturelle.
La SSMAD est un peu plus ancienne puisque créée en 1954. Depuis elle est intervenue dans de
multiples restaurations de monuments. Avec Valcroissant, c'est une véritable histoire d'amour qui
a commencé en avril 2014 lors d'une AG de la SSMAD à Die avec une visite de l'Abbaye.
Ensuite, en octobre 2015, un chèque a participé à la restauration de la salle du chapitre.
Puis en juillet 2021 nous avons accompagné financièrement des travaux d'entretien réalisés dans
la première chapelle sud de l'église, la sacristie et l'ancien dortoir.
Jamais deux sans trois, aujourd’hui 19 juillet 2023, nous vous remettons un chèque pour la
fermeture des baies, la rénovation du toit du sanctuaire et le rejointoiement de ses façades.
Nous restons bien sûr toujours à vos côtés pour soutenir votre ténacité dans ce beau projet.
Yves Levin
La SSMAD, en la personne de sa présidente et du délégué du Diois, ont encouragé la politique de
restauration du site de l’abbaye, par une subvention versée pour les travaux ef ectués en 2022.
Nous les remercions de leur soutien.
Karine Mari (Présidente de Amis de Valcroissant)
Des travaux importants ont été effectués de 2021 à 2024.
- Fermetures de toutes les baies ouvertes au XIXe siècle.
- Réfection du toit du sanctuaire et rejointoiement des trois murs de ce même sanctuaire.
- Reprise de la dalle de ce qui était autrefois l’église transformée en grange au XVIIe siècle.
- Mise aux normes de l’électricité dans ces parties anciennes.
Ces travaux ont fait partie d’un dossier global avec le soutien de la DRAC, Du Département, de l’Association de la Sauvegarde des monuments anciens de la Drôme (SSMAD), et de Leader.
Au cours du mois de novembre 1188, une colonie de moines venue de l'abbaye de Bonnevaux dans le diocèse de Vienne vint s'établir dans une petite vallée ouvrant au débouché d'une gorge étroite à 5 km de la ville de Die. Le site sauvage était idéal pour l'implantation d'un monastère puisque l'on trouvait réunies les trois conditions nécessaires à l'établissement des moines : l'isolement, l'eau, et la pierre que les
montagnes voisines pouvaient fournir en abondance.
L'histoire de Valcroissant est incomplète, la plupart des sources manuscrites ayant disparu au cours des siècles. En outre, la petite abbaye dioise fut toujours tourmentée par une pauvreté excessive et sa faible importance n'a laissé que peu de traces dans l'histoire cistercienne, d'autant plus qu'elle eut à subir de nombreuses destructions.
Cependant jusqu'au XVe siècle il semble que Valcroissant eut une relative importance dans l'histoire locale puisque ses abbés intervinrent plusieurs fois dans les affaires dioises, chargés par le pape d 'assurer l'exécution des nominations à bénéfices ecclésiastiques, ou bien de confirmer les statuts du chapitre de Die et les libertés communales de la ville.
A partir de l'abbatiat de Jean Allard (1451-1475), Valcroissant fut soumise pour la première fois au régime de la commende, qui favorisa la lente décadence de l'abbaye. La plupart des abbés commendataires se contentèrent de s'approprier la meilleure part des revenus, sans s'occuper de bien administrer le domaine monastique.
Les guerres de religion portèrent un coup fatal à l'abbaye puisqu'elle fut pillée et les moines dispersés. A partir de 1568, bien que subsistât le titre abbatial, tout service religieux cessa dans l'abbaye qui ne fut plus qu'une simple ferme.
Une tentative de restauration fut entreprise en 1644 par Noël de Lalane, docteur en théologie de l'université de Paris qui avait reçu la commende de l'abbaye ; il fit fermer d'un mur le chœur de l'église dont la nef était détruite. Le service religieux reprit donc à Valcroissant mais non la vie monastique puisqu'à la mort de l'abbé de Lalane, il n'y avait qu'un seul moine. Le domaine que les abbés suivants démembrèrent progressivement était cultivé par des fermiers installés dans les locaux de l'abbaye.
L'abbaye fut vendue aux enchères le 7 janvier 1791 et devint la propriété des habitants de Die qui s'étaient associés pour acheter le domaine.
L'abbaye transformée en exploitation agricole passa entre les mains de divers propriétaires qui contribuèrent tous plus ou moins à lui donner l'aspect qu'elle présente aujourd'hui.
En 1900 elle devint la propriété du Pasteur Dautheville qui avait pour projet l'établissement d'un orphelinat. Par suite du décès de son épouse il fut contraint de revendre le domaine quelques années plus tard.
En 1951 Marcel Légaut philosophe et éleveur achète l'abbaye. Aujourd'hui Elle est toujours propriété de sa famille qui exploite le domaine avec un élevage ovin et du tourisme vert.
En 1971 l'abbaye a été classé Monument Historique.
En 1990 est crée l'association des Amis de Valcroissant dont le but est l'aide à la réhabilitation parties anciennes et l'animation culturelle.
Depuis sa création de nombreux travaux ont été réalisés et d’autres sont en cours et tous les étés ont lieu concerts et expositions.
e plan traditionnel des monastères cisterciens reste visible à Valcroissant malgré les nombreuses transformations.
L'église orientée à chevet plat, est situé au nord d'un terrain qui descend en pente douce vers le sud.
L'ensemble des bâtiments monastiques se développe au Sud autour d'un cloître dont il ne subsiste que l'emplacement.
La sacristie et l'armarium ont été construit dans la dernière travée du croisillon méridional.
La salle capitulaire est une vaste pièce couverte d'une seule croisée d'ogives qui ouvre sur le cloître par une belle porte en arc lancéolé encadrée de deux baies géminées en plein cintre.
Le réfectoire vaste salle longue et haute de 10,50 m environ présentait à l'origine un décor relativement abondant et donc peu conforme aux exigences d'austérité qui avait présidé à la construction des premiers édifices de l'ordre. Il a connu deux campagnes de décoration : le décor sculpté sur les culots qui supportent les doubleaux de la voûte et le décor peint plus tardif.
Cependant le style gothique de Valcroissant est encore tout imprégné des canons romans, et nous retrouvons là un caractère de l'art cistercien méridional, qui semble avoir toujours hésité à systématiser les structures gothiques.
La construction de l'abbaye s'est échelonnée entre la fin du XIIe siècle et la première moitié du XIIIe siècle, la différence de style entre l'église construite en premier sous l'influence du roman méridionnal, et le réfectoire déjà gothique, apparaît nettement.